Féminisation du secteur du BTP

Les secteurs industriels employant des femmes ne sont pas nombreux aux Antilles.  Récemment à la Martinique, le recrutement de maçonnes finisseuses sur un vaste chantier a pourtant répondu à une volonté de mixité des emplois.

A St Martin, une formation a permis à plusieurs femmes d’obtenir leur qualification d’assistante en gestion administrative et technique des TPE/PME du BTP.

Mais il faut reconnaître que ces cas de figure restent encore très rares. Bien que des lois existent, les entreprises ne les respectent pas toujours : pour rappel, toute société a des obligations en termes d’égalité professionnelle.

Quelques chiffres

On constate que la catégorie où la proportion des femmes progresse le plus rapidement est celle des cadres. Plus le niveau d’une formation est élevé, plus le nombre de femmes augmente. Dans l’Hexagone, elles représentent plus de 50 % à des postes de direction ou de codirection, 10,5 % des effectifs techniques et d’encadrement. Mais sur les postes exercés sur chantiers, elles ne représentent que 7,4 % ! A y regarder de plus près, on voit que 19 % des ingénieurs du BTP et 5 % des conducteurs de travaux sont des femmes. Mais elles ne sont que 0,7 % parmi les chefs de chantiers…

Le secteur du bâtiment et du BTP est un domaine où les hommes parviennent à maintenir un entre-soi excluant souvent les femmes. Et les idées reçues sont nombreuses. Vient en premier lieu la force physique, en particulier dans le gros œuvre.

Ainsi, on trouve peu de femmes en plomberie (0,31 %), maçonnerie (0,27 %), charpente (0,33 %), ou couverture (0,32 %). En revanche, en peinture, les femmes représentent 4,2 % du métier.

En 2018, toujours dans l’Hexagone, les femmes représentaient 12 % des salariés du bâtiment, mieux qu’en 2000 où elles n’atteignaient que 8,6 %. Selon le syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment, on note une augmentation de 4,6 % des femmes salariées dans le bâtiment entre 2007 et 2017.

Des mutations dans le secteur favorisent la mixité

Les progressions technologiques et logistiques, la mécanisation des tâches, l’adaptation des dispositifs de manutention ont largement contribué à améliorer les conditions de travail. Ainsi, les métiers, même ceux qui induisent de la manutention, ne réclament plus autant de force physique qu’auparavant et deviennent tout à fait accessibles aux femmes. De même que les engins de chantier sont de plus en plus fonctionnels pour tous les types de travailleurs.

Les femmes, plus à l’aise, deviennent aussi plus efficaces à tous les postes d’exécution, d’encadrement et de direction.

Un autre élément en faveur de la féminisation relève d’une demande de plus en plus récurrente d’une main d’œuvre formée, organisée, apte à gérer ses travaux dans le respect des normes et des règles de sécurité. Des aptitudes très féminines.

Pour une entreprise du BTP, la présence de femmes donne une image moderne.

Les chefs d’entreprise apprécient grandement la présence des femmes dans le secteur du BTP, selon la FFB. Leur présence est appréciée par les commanditaires des chantiers car elles semblent rassurantes. Autres qualités soulignées, leur rigueur, leur retenue (contrairement à certains éléments masculins qui peuvent être grossiers) et leur méticulosité.

Côté salaires

On est encore loin de l’égalité femmes-hommes au niveau du salaire. Aujourd’hui, dans le secteur du bâtiment, les salaires féminins sont en moyenne 25 % plus bas que les salaires masculins. Là aussi, des règles ont été mises en place par le gouvernement. Pour rappel en France, les femmes gagnent en moyenne 9% de moins que les hommes à compétences et poste égaux. Et l’écart grimpe à 27% tous postes confondus.