La construction d’une piscine exigeant des travaux d’un niveau de préparation et de suivi élevé, il semble indispensable de faire appel à un professionnel. Demande de déclaration, type de piscine, entretien, aspect sécuritaire… Les questions semblent nombreuses et l’investissement est important, aussi vaut-il mieux bien se faire conseiller et accompagner.

Avant de creuser, plusieurs points à envisager :

  • Les formalités administratives
  • La préparation du terrain
  • Le choix du bassin
  • Le revêtement
  • La sécurité
  • Les garanties

Permis de construire ou simple déclaration ?

La construction d’une piscine « familiale » n’est pas soumise à un permis de construire sauf si sa surface excède 100 m2, si un abri de plus d’1 m 80 est prévu ou encore, si sa structure en hauteur la classe dans les « bâtiments » et non plus dans les « constructions ». Pour un bassin d’une surface inférieure à 10 m², aucune formalité n’est nécessaire (sauf si elle est située en zone protégée).

Au-delà, une déclaration de travaux préalable doit être introduite auprès de la mairie. Il est d’ailleurs conseillé de consulter les services de l’urbanisme de la mairie susceptibles d’imposer des spécificités.

La déclaration préalable :

Cette déclaration est une démarche incombant au propriétaire qui peut éventuellement se faire assister par son piscinier. De quoi s’agit-il ? D’un formulaire à retirer, à compléter et à déposer au Service de l’Urbanisme de sa mairie (document disponible aussi sur internet https://www.formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_13703.do). Divers documents doivent accompagner le formulaire complété : plan de situation du terrain, notice décrivant le terrain et projet et plan d’ensemble coté en trois dimensions… Tous ces éléments peuvent être fournis par le piscinier. Dans les 15 jours qui suivent le dépôt, et durant toute l’instruction, un extrait de la déclaration détaillée est affiché en mairie.

Si la piscine fait plus de 100 m2, un permis de construire est obligatoire

Son obtention dépend du PLU (plan local d’urbanisme) qui définit les règles applicables à un terrain en fonction de sa localisation. Afin d’éviter un refus alors que le terrain se prête à la construction d’une piscine, le propriétaire doit s’assurer que celle-ci se situe à au moins trois mètres des clôtures des voisins ou d’une voie publique. Cette distance peut être réduite selon les modalités du PLU en vigueur dans la commune. Il convient aussi de se conformer au règlement d’un lotissement ou d’une copropriété qui peut comporter des spécificités concernant l’installation d’une piscine.

Quel impact sur les impôts ?

Au même titre que tout autre addition de construction, une piscine de plus de 9 m2 – fixée au sol et impossible à déplacer autrement que par démontage – impacte les impôts locaux (taxes foncières et d’habitation) dans la mesure où elle augmente la valeur locative de l’habitation.

Quels sont les dispositifs de sécurité obligatoires ?

Le propriétaire est tenu d’équiper sa piscine privée (quelle que soit sa taille) de dispositifs de sécurité visant à prévenir les risques de noyade. Il a le choix entre ces 4 équipements :

  • Barrière de protection infra-rouge (bornes à faisceaux)
  • Alarme de détection de chute sonore
  • Couverture de sécurité (bâche)
  • Clôture

Aucun contrôle n’est effectué mais si ces dispositifs de sécurité requis par la loi ne sont pas installés, le propriétaire s’expose à une amende pouvant monter à 45 000 euros, sans compter le risque pénal dans le cas d’un accident impliquant un enfant de moins de cinq ans. Autre obligation incombant au constructeur ou à l’installateur de la piscine : il est tenu de fournir au propriétaire une note technique informative sur le dispositif de sécurité retenu.

Quels sont les types de piscine ?

Les « hors-sol »

Sous ce terme générique, existent divers modèles : piscines autoportantes gonflables, piscines en bois avec structure en acier galvanisé (avec ou sans renforts), piscines en kit… Toutes ont pour particularité d’être posées sur le sol ou être semi-enterrées. Théoriquement, leur installation ne nécessite que très peu, voire pas du tout, de terrassement mais leur montage demande des notions de bricolage. L’impact sur le jardin d’une piscine hors-sol est plus léger que celui d’un modèle enterré.

Les piscines enterrées ou semi-enterrées

Il existe plusieurs types de construction selon les matériaux : béton armé, inox, panneaux à assembler ou coque de piscine.

Une piscine maçonnée en béton armé reste le nec plus ultra. Personnalisable (dans la forme, les dimensions, la profondeur), elle est aussi extrêmement résistante et offre un vaste choix de revêtements.

Les panneaux préfabriqués (acier, résine ou béton) facilitent grandement la construction et raccourcissent les délais. En général, le fond du bassin est constitué de béton armé et l’étanchéité est assurée par un liner ou une membrane.

Les monocoques en polyester (à base de résine et de fibre de verre) sont fabriquées d’un seul tenant selon des formes standard. Les dimensions de ces piscines sont limitées aux impératifs du transport. La livraison et la pose de la coque supposent un accès facile au chantier ainsi qu’un aménagement des abords afin de fixer l’ensemble en terre.

Le revêtement détermine l’aspect final du bassin, son étanchéité et impacte l’entretien.

Aujourd’hui, la membrane armée est préférée au liner traditionnel, notamment pour sa résistance et son excellente étanchéité. Les piscines en béton peuvent être enduites d’un mélange de ciment, de liant et d’adjuvants, utilisable aussi pour lisser les parois du bassin avant la pose d’un autre revêtement. Il peut s’agir d’enduit hydrofuge, silico-marbreux, de béton ciré …

Pour l’originalité et la créativité des motifs et les couleurs, les carrelages en grès, en céramique, en pâte de verre, en pierres naturelles sont inscrits dans les tendances de ces dernières années. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’aux Antilles, région sismique, les risques de fissurations sont réels et peuvent entraîner et une perte d’étanchéité.

Le polyester stratifié (couches successives de fibre de verre et de résine) s’avère très robuste, très épais et s’applique sur toutes les formes de piscine. La couche de finition est assurée par une double couche de résine teintée dans la masse : le gel coat.

Quelles sont les contraintes à prévoir ?

– Quel que soit le type de piscine envisagé, l’importance de la stabilité est primordiale. En effet, l’implantation est conditionnée à un sol stabilisé (bon sol) qui empêchera tout mouvement du bassin. Certains terrains peuvent requérir une étude de sol et exiger des fondations, un nivellement, un terrassement et, la plupart du temps pour des piscines hors-sol, une dalle stabilisatrice.

– Le local technique doit être raccordé à l’électricité

– Sauf s’il s’agit d’un modèle à débordement requérant un niveau d’eau constant, la piscine n’exige pas d’être raccordée directement au réseau d’eau.

– Le rejet des eaux usées (vidange et lavage de la piscine) se fait via le raccordement au réseau des eaux pluviales.

Quelles garanties couvrent la construction d’une piscine ?

La garantie décennale est obligatoire. Souscrite par le constructeur de la piscine, elle engage sa responsabilité durant dix ans à l’égard de son client qui sera couvert en cas de dommage sur le gros œuvre du bassin. Ce qui signifie que l’assurance peut prendre en charge les réparations des éléments endommagés ou le remboursement du client. La garantie décennale porte sur deux aspects du travail : le gros œuvre (béton armé, génie civile) et l’aménagement (canalisations, étanchéité, filtration…). Sur l’appareillage, les constructeurs sont tenus de respecter la loi en offrant deux ans de garantie

Piscines naturelles aux Antilles, est-ce envisageable ?

Les piscines naturelles (les plus écologiques) étant creusées dans le sol, son eau est filtrée et oxygénée grâce à un écosystème dont l’équilibre est assuré par des plantes et un ensemble de bactéries. Mais la quantité d’UV et les températures élevées augmentent le risque de prolifération de bactéries. Au-delà de 25°C (en permanence), l’équilibre biologique est menacé. Bref, l’écosystème mis en place pour l’épuration de l’eau ne peut pas survivre à une eau si chaude. En effet, les plantes succombent…

Perspectives : normes, environnement, domotique

La préservation de l’environnement constitue une priorité pour les professionnels de la construction de piscines qui s’orientent vers des structures « basse consommation ». Dans cet esprit, on constate d’ailleurs aussi une diminution de la taille des piscines (et donc le volume d’eau nécessaire au remplissage). Aujourd’hui, elles se destinent plus à des activités ludiques qu’à la pratique de la natation.

Le fonctionnement et l’entretien respectent les nouvelles normes et se voient facilités par l’automatisations et la gestion de tâches à distance. En effet, la domotique (et la piscine connectée) s’inscrit dans une triple logique de confort, d’économie d’énergie et de contrôle des risques.

Ainsi sont gérés : le niveau d’eau, le taux de pH, le taux de désinfectant, l’éclairage, la durée de filtration, la gestion de la pompe (toujours moins énergivore)… De quoi rationnaliser les coûts au maximum.

Les LED ont remplacé avantageusement les ampoules à incandescence : non seulement leur durée de vie est plus longue, mais ils réduisent également la consommation énergétique de l’installation.

Au niveau du traitement de l’eau, l’électrolyse au sel, quasi généralisée, offre un traitement moins agressif que le chlore et propose une utilisation simplifiée et un coût d’entretien moins élevé.