Béton qualitatif : construire en sécurité sur notre île

Un bilan du Plan Qualité Béton en Martinique avait été dévoilé en février 2020 par la DEAL, en présence des parties prenantes, fabricants, transporteurs par camions malaxeurs et de la CERC (Cellule Économique Régionale de la Construction) de Martinique.
Notre département étant soumis à des aléas climatiques et à des normes de construction spécifiques, le respect de la conformité du béton – de la chaîne de fabrication jusqu’à sa mise en œuvre – reste primordial pour assurer durablement la résistance des ouvrages et prévenir les défaillances.

D’autant que ce matériau constitue la majeure partie des structures de bâtiments réalisés dans notre région. Il reste rarement brut dans un projet architectural final, et au-delà de la période de chantier, il fait rarement l’objet d’une attention particulière. Ainsi, sous des couches de peinture, il disparaît, sans générer de questions sur sa résistance ou d’autres points tels que son processus de mise en œuvre, entre autres.

Pourtant, dans une zone à très forte sismicité comme les Antilles, la qualité du béton armé influence directement la faculté des bâtiments à résister durant un séisme et à rester fonctionnels après l’événement.

Le bilan 2019 du Plan Qualité Béton a fait ressortir de nombreux points qui restent à améliorer pour parvenir à l’application stricte de la norme NF EN 206(1) qui gère le béton et du DTU 21 qui porte sur l’exécution des ouvrages béton.

Ces deux documents couvrent les exigences de fabrication, de mise en œuvre et de contrôle des bétons, de liants hydrauliques pour l’ensemble du territoire national. La stricte application de ces dispositions permettrait déjà de s’assurer de la montée en qualité des constructions et dont celles à usage d’habitation.

Sans doute faudrait-il aussi prévoir des adaptations, pour mieux tenir compte des spécificités de nos granulats volcaniques, des temps de transport du béton frais (de plus en plus difficiles à maîtriser), des exigences pour les armatures issues des contraintes parasismiques de l’Eurocode 8 et des conditions de bétonnage par temps chaud. La démarche initiée par la CERC Martinique en 2019 sur le financement du programme PACTE prévoit d’ailleurs de s’intéresser à ce sujet du béton armé dans sa feuille de route 2020-2022*. Choix validé lors du séminaire BATISOLID d’octobre 2019.

Malgré les contraintes de coût de construction – notamment celle des logements sociaux – les acteurs de la filière ont avant tout une exigence de vertu dans leurs pratiques. La responsabilité des uns et des autres doit venir servir la population martiniquaise non-sachante pour laquelle ces logements sont réalisés.

« Source : CERC »