L’artisanat, première entreprise de Guyane

« Depuis mon élection au mois de janvier 2018, en tant que Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Guyane, je me suis attaché à faire évoluer l’image de l’artisan en rappelant qu’un artisan c’est avant tout un chef d’entreprise.

L’artisanat est la première entreprise de Guyane avec 7000 artisans, qui créent de l’emploi, créent du lien social, redonnent vie aux quartiers et forment des apprentis.

L’artisan, c’est d’abord l’intelligence de la main : une composante de notre patrimoine immatériel qui se transmet par l’apprentissage dans cette relation unique qui lie l’apprenti à son maître d’apprentissage…mais l’artisan c’est aussi un gestionnaire : une dimension souvent mal appréhendée par les artisans ; le rôle de la chambre de métiers et de l’artisanat prend ici tout son sens, car elle doit accompagner le créateur d’entreprise tout au long de son parcours par de la formation et du conseil.

L’acquisition de compétences en ingénierie est cruciale pour une entreprise artisanale. Il en va de son développement et de sa pérennité. C’est un point d’autant plus important qu’en Guyane nous vivons un état de crise économique permanent : » baisse des marchés, diminution des marges, problèmes de trésorerie… sans oublier le développement de la concurrence déloyale ou encore l’instabilité fiscale et sociale. »

Malgré tous ces freins, la chambre de métiers et de l’artisanat de Guyane enregistre une augmentation des créations d’entreprises artisanales en 2019 ; il est vrai que les enquêtes d’opinion montrent que les Guyanais ont confiance en leurs artisans. C’est d’ailleurs ce que j’ai ressenti lors du dernier salon YANARTISANAT (8, 9 et 10 novembre dernier à Matoury) : le fort attachement de la population guyanaise pour sa production locale.

Mon devoir en tant que Président de la chambre de métiers et de l’artisanat de Guyane est de protéger le secteur de l’artisanat.

C’est pourquoi j’ai favorisé la création de la Coopérative du Bâtiment de Guyane (CBG). La coopérative du bâtiment permet aux artisans de développer leurs activités en répondant à des marchés publics plus importants. La coopérative permet aux artisans de se former en gestion, mais aussi de préparer leurs entreprises à la digitalisation et les accompagner à rechercher de nouveaux financements.

Face à une concurrence internationale débridée, je suis convaincu que le développement de nos entreprises artisanales en outre-mer passe par la mise en commun de nos forces vives au sein de groupements.

Mon ambition est de créer par filière artisanale des coopératives capables de relever les défis économiques du territoire et permettre à l’artisanat de rester la première entreprise de Guyane.

Roberto OSSEUX
Président de la chambre de métiers et de l’artisanat de Guyane