Extrait du discours du 5/3/2018 de Monsieur Christian Louis-Joseph, Secrétaire général du SEBTPAM.

Réflexion partagée par l’ensemble des organisations d’employeurs et par la majorité des syndicats de salariés.

Les gisements d’emplois du BTP

Selon l’Insee, en 2013, « plus de 10 000 Martiniquais occupent un emploi appartenant au domaine professionnel du bâtiment et des travaux publics » (Dossier n° 7, décembre 2017), dont 57% dans les entreprises de construction. En termes de filière, devraient être ajoutés à ce chiffre les 600 salariés des 53 entreprises de l’industrie locale qui fournissent des matériaux de construction ou interviennent directement dans le secteur (Président de l’AMPI, France-Antilles du 05/12/2017), les transporteurs et les personnels du négoce en matériaux et matériels de construction. Le BTP induit, par ailleurs, des emplois indirects dans les secteurs des services aux entreprises, dans l’assurance ou dans la banque.

Une crise aiguë, paradoxale au regard des besoins

Selon les chiffres de l’ACOSS, le secteur du BTP qui comptait 977 établissements en 2008, n’en compte plus que 891 en 2016. 86 unités ont disparu, soit un peu moins de 9% du total. Entre ces deux dates, l’effectif salarié est passé de 6 574 à 5 272, soit une diminution de 1 302 salariés (- 20%).

La baisse de la commande publique

La responsabilité de la crise incombe, au premier chef, à la chute de la commande publique.

Entre 2012 et 2017, la commande publique a diminué de 19,5% en Martinique. Et de 2016 à 2017, les attributions de marchés dans les deux domaines concernant le BTP, l’environnement

et l’habitat, sont passés de 278 à 227 M€, diminuant ainsi de 18,3%.

De 2007 à 2016, les dépenses d’investissement direct des collectivités locales (Région et Département, puis CTM, communes et EPCI) ont diminué de 42%, la baisse étant particulièrement marquée de 2015 à 2016 : – 35%.

L’atonie du secteur privé

L’immobilier non résidentiel privé ne se porte pas mieux : le nombre d’attestations de conformité délivrés par le Consuel pour des locaux neufs chute d’une centaine, en moyenne trimestrielle de 2009 à 55 pour les quatre derniers trimestres connus : la diminution est de 43%.

Sortir de la crise

Les professionnels du BTP font grief à ceux qui sont en charge de la politique économique de leur indifférence aux difficultés des entreprises et de leurs salariés. Ils réclament la convocation urgente d’une réunion de tous les maîtres d’ouvrage publics avec les représentants des professions de la filière Construction pour :

–  dresser l’inventaire des projets en cours, de leur calendrier de réalisation, des éventuels problèmes de financement et des solutions à mettre en place ;
–  d’étudier les moyens d’une mutualisation des capacités de financement des collectivités publiques pour un plan de relance immédiat.

Ils entendent participer à la recherche de solutions propres à mettre un terme à la crise actuelle