Les 30 dernières années ont vu la transformation totale de cette ville au dynamisme sans cesse réaffirmé. Loin de la ville agglomération qu’elle est aujourd’hui, avant 1989 Le Moule n’était qu’un gros village avec des services administratifs embryonnaires et de grandes difficultés financières lui ayant valu une mise sous tutelle par la chambre régionale de la Cour des Comptes.

Et puis il y eut cette terrible nuit du 16 au 17 septembre 1989, à jamais gravée dans la mémoire des Mouliens où le passage de l’œil du cyclone Hugo détruisit 80% de la commune. Sinistrée et ravagée, la ville fut l’une des plus touchées de la Grande Terre. Fraichement élue, la maire Gabrielle Louis-Carabin a dû affronter une situation dramatique à tous les niveaux : humain, social, économique, urbain…

Et pourtant à l’aube de 2022, c’est un visage bien différent qu’arbore la commune, véritable pôle d’attraction du Nord Grande Terre, prête à accueillir le retour du groupe Accor sur son territoire !

Damencourt

Comment la ville s’est reconstruite…

Pour accomplir ce travail de titan et s’inscrire dans l’avenir, Le Moule a bénéficié d’une stabilité politique à la mairie, permettant la mobilisation de toutes les équipes depuis 30 ans dans un projet à long terme. Sa volonté et son engagement lui ont permis de reconstruire une vraie équipe municipale avec plus de 500 agents actifs. Une administration agissante sans laquelle la continuité du projet n’aurait pas été possible. La maire a réuni sa population autour d’un projet de reconstruction et résorption de l’habitat insalubre. Des mesures très lourdes, souvent difficiles ont été prises via des Déclarations d’Utilité Publique (DUP) permettant de réaliser des opérations d’aménagement sur des terrains privés par le biais d’expropriations. Ont pu ainsi être reconstruits toute une série d’équipements : logements, écoles, services municipaux. La simultanéité des décisions municipales, départementales, régionales, gouvernementales et européennes (via le FEDER) a permis d’avancer de manière concertée et maîtrisée.

Le dispositif de programmation de 1992  destiné à « redonner sa place au Moule » a accompagné la reconstruction et le développement de la ville dans tous les domaines et a permis de hiérarchiser les priorités.

Les grandes opérations (1992-2019)

Résorption de l’habitat insalubre, opérations de l’amélioration de l’habitat, restructuration de l’habitat et du commerce afin de dynamiser le centre ville ont contribué à donner une nouvelle image du Moule, symbolisée par son majestueux boulevard Maritime redessiné en 1998…
Des équipements modernes…
Toujours dans cette logique de reconstruction, la ville s’est dotée d’équipements municipaux modernes : mairie, centre technique municipal, centre culturel Loyson, médiathèque. Les équipements scolaires flambant neufs ont été bâtis en lieu et place d’anciens quartiers insalubres tandis que les équipements sportifs venaient compléter ces constructions. A l’Est, le parc de loisirs de l’Autre Bord, le parc archéologique Ouatibi-Tibi sont des espaces de promenade et de détente pour les familles, le long de l’océan. Au quartier Sergent, le stade Jacques Ponrémi (première pelouse synthétique de Guadeloupe !) peut accueillir 1400 personnes. Le littoral accueille de nombreuses compétitions sportives (beach volley, kayak, surf…).

Un dynamisme commercial…
La dynamisation du secteur commercial a été essentielle pour le développement de la commune. La première étape fut évidemment la construction de la ZAC de Damencourt, aujourd’hui poumon économique moulien. Un quartier hyper moderne a remplacé le véritable cloaque, renforcé par le centre commercial Bay Side, faisant du Moule un pôle commercial pour la Grande Terre. Les habitants se sont appropriés ces quartiers qui leur permettent de ne plus être obligés de se rendre à Pointe à Pitre.

C’est aussi dans cette optique que s’est constitué un important pôle santé (le 3e de Guadeloupe), avec une offre dense et diversifiée de médecins et de spécialistes, la clinique des Nouvelles Eaux Marines, qui va prochainement disposer d’un scanner. Des structures d’accueil spécialisé sont également présentes sur le territoire : un IME, un CMPP, 4 EPHAD.

Des atouts agro-industriels…
Au cours des trente dernières années, la ville a su conserver et renforcer son agro-industrie. C’est sur ses terres que se situent l’abattoir général de Guadeloupe, la distillerie emblématique Damoiseau, la sucrerie Gardel. A l’heure où toutes les usines fermaient, la maire s’est battue pour conserver Gardel sur sa commune. Tout autour s’est constitué un pôle énergétique avec Albioma (30% des énergies de l’archipel) et de traitement recyclage des déchets avec Sita Verde et prochainement Sinoval, participant à une économie circulaire 100% locale. Côté agricole, le centre de conditionnement des melons s’installe au Moule dans les années 1990.

L’attractivité touristique…
Le développement touristique est revenu au cœur de la stratégie politique. Le Moule accueille aujourd’hui 4% des touristes visitant la Guadeloupe. Elle ambitionne les 8% en 2024. Dans cette optique, elle s’appuie sur Le Projet Royal Key qui doit redynamiser et faire monter en gamme la clientèle. Après l’abandon du projet de thalasso Serge Blanco, c’est finalement un hôtel Pullman 4 étoiles avec Spa marin qui va devenir la tête de pont d’une nouvelle offre résidentielle : appartements, villas de luxe, résidences des tourisme, gîtes… Toute la ville va bénéficier du projet créateur d’emploi et de ressources.

Fin 2019, que de chemin parcouru ! Le Moule n’est plus un gros bourg mais une vraie ville aux équipements de dimension régionale. Les habitants y sont attachés et s’y sentent bien : son développement leur permet d’y vivre, d’y travailler, de s’y distraire, d’y faire du sport, de s’y soigner, de s’y cultiver… Pour autant, confrontée aux défis du 21e siècle, Le Moule poursuit sa transformation.

Remerciements à Jean-Luc Romana, Directeur de Cabinet de la Maire du Moule