Gros plan sur le béton cellulaire. Un matériau taillé pour les Antilles

Le béton cellulaire est préconisé pour tous types de constructions à savoir les maisons individuelles, les immeubles d’appartements ou de bureaux, les garages, les magasins, les écoles ainsi que les hôpitaux et les bâtiments industriels. Ils peuvent constituer des murs intérieurs, extérieurs, portants ou non, des poutres de ceinture, des linteaux de grande longueur…

Le béton cellulaire, c’est de l’air… pétrifié.

Sable blanc pur (95% de silice), chaux et ciment constituent les matières premières de base. Une fois mélangées dans des proportions bien déterminées, on leur ajoute de l’eau.

L’adjonction d’une petite quantité de poudre d’aluminium a pour effet de faire lever la pâte et de créer les cellules. En cours de durcissement de la pâte, l’hydrogène se libère et les cellules se gorgent d’air.
 C’est ce qui fait la particularité la plus remarquable du béton cellulaire, un matériau gorgé d’air (entre 70 et 80 %). De là, le terme “d’air pétrifié”. Il n’en est pas moins solide, léger et thermiquement très isolant.

En adaptant minutieusement les proportions des matériaux, on peut modifier le diamètre et le nombre de cellules (toujours fermées) et adapter la masse volumique (de 350 à 650 kg/m3). Eventuellement armée (treillis traités anticorrosion), la masse est coulée dans des moules où elle se durcit avant d’être démoulée et ensuite profilée. Le produit passe à l’autoclave où il est soumis à une température de 180°C et à une pression de 10 bars. Là, se produit une autre réaction chimique au cours de laquelle la silice du sable se lie à la chaux pour former des silicates de calcium hydratés (tobermorite).

C’est à l’issue de l’autoclavage que le matériau acquiert définitivement ses propriétés. Le processus terminé, tout retrait (dû au durcissement) ultérieur n’est plus à craindre, et ne doit pas être pris en compte lors de la mise en œuvre.

Isolant thermique, le béton cellulaire garantit la pérennité de l’isolation

Les microcellules d’air qui constituent sa structure alvéolaire lui confère des propriétés d’isolant thermique. L’air inerte emprisonné de façon homogène dans la masse isole parfaitement et bloque la chaleur. Avec un lambda de 0,10 W/m.K, il ne requiert aucun ajout d’isolant à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment. Et son importante inertie thermique lui permet de réguler naturellement la température à l’intérieur du bâtiment et de modérer la climatisation.

Isolant acoustique

De par sa structure alvéolée en surface, le béton cellulaire présente une capacité d’absorption sonore 5 à 10 fois supérieure à celle des matériaux lisses “insonorisants”. Tout indiqué dans les bâtiments bruyants comme les bâtiments industriels, discothèques, salles de cinéma, théâtres…, il atténue la propagation des bruits internes. Pour les habitations, l’utilisation de dalles de toiture en béton cellulaire est conseillée dans des zones à forte nuisance sonore. Et pour les bâtiments industriels, ces dalles limitent la réverbération et donc le niveau sonore diffus. Lorsque ces dalles sont lestées de 50 mm de gravier (= 90 kg/m2), les valeurs peuvent être majorées de 6 à 8 dB.

Une matière qui respire

C’est un matériau dit respirant (autorise les échanges gazeux tout en assurant l’étanchéité à l’air) qui protège des champs électromagnétiques et qui n’émet aucun composé organique volatile. Les murs construits uniformément en béton cellulaire ne présentent pas de ponts thermiques, évitant ainsi les condensations et les moisissures qui en résultent. Leur excellente valeur de résistance à la diffusion de vapeur d’eau favorise la « respiration » des murs et améliore la qualité de l’air ambiant. Pour cela, il est important de privilégier un plâtre ou un enduit plâtre mince plutôt qu’une plaque de plâtre type BA13 qui freine fortement la migration de vapeur d’eau.

Léger et solide : une pose facile

La pose se fait au rythme de 3 m2/h pour un mur plein en épaisseur 20 cm grâce à un assemblage réalisé avec un mortier-colle. Le temps d’exécution d’un chantier s’en trouve sérieusement réduit (donc moins onéreux) et facilité pour la main-d’œuvre. Le confort de travail est aussi amélioré par les qualités d’absorption acoustique élevée (résonance) des produits en béton cellulaire.


Encadré

« Le développement durable est une réponse à des besoins actuels qui ne compromet pas ceux des futures générations »

La construction durable inclut, entre autres, l’efficacité énergétique des bâtiments, déterminée par l’isolation thermique (utilisation de matériaux à faible impact environnemental, qui préservent la nature et l’être humain) et la diminution des déchets de construction et de démolition. Il convient donc de concilier les impératifs environnementaux et économiques en tenant compte des cycles de vie des matériaux. Ce qui signifie moins de matières premières, d’énergie, de déchets, d’emballages, et plus de recyclage avec pour objectif de diminuer les coûts de production pour un bilan écologique et un confort les meilleurs possible. Le béton cellulaire répond parfaitement à ces exigences actuelles permet de construire durablement et montre un cycle de vie optimal.

Ecologique à plusieurs niveaux

500 kg de matière suffisent à réaliser 1m3 de maçonnerie soit de 1/2 à 1/3 de ce qui est nécessaire pour d’autres matériaux porteurs de gros œuvre. Et 250 à 300 kW/h suffisent à produire 1m3 de béton cellulaire autoclavé soit 6 fois moins que pour fabriquer des briques pleines de terre cuite. Sa fabrication bénéficie d’ailleurs de la certification ISO 14001 sur l’environnement. A noter aussi qu’il s’agit uniquement de matières minérales présentes en abondance dans la nature.

Avec 1 m3 de matière première, on produit à peu près 5 m3de produit fini, soit un bloc composé de 20% de matière et 80% d’air (valable pour un bloc en masse volumique de 400kg/ m3). Avant autoclavage 100% des déchets sont recyclés, et après, plus de 90% sont remis dans le cycle de fabrication.

D’autant que pour réaliser 1 m3 de maçonnerie de béton cellulaire, 17 l de mortier-colle (joints minces de 2mm) suffisent. Cette technique économise le mortier et offre une étanchéité optimale. Autre avantage, après l’application d’un enduit, toutes les finitions sont possibles : peinture, carrelage…

Le mode de fabrication n’entraîne aucun rejet liquide ou solide pollueur d’eaux ou de sols. Dans l’atmosphère, l’unique gaz libéré est de la vapeur d’eau. Enfin, la faculté de scier le béton cellulaire au mm près, permet l’utilisation de la quasi-totalité des produits fabriqués, réduisant considérablement les chutes.

Très haute résistance en compression

S’il est léger, le béton cellulaire n’en est pas moins un matériau solide qui présente une bonne résistance à la compression, souvent supérieure aux systèmes traditionnels. Cette performance provient de 3 facteurs combinés : les blocs sont posés au mortier colle, ils sont pleins et comme ils ne requièrent pas d’isolant, les épaisseurs de mur peuvent être légèrement supérieures.

Classification de la résistance au feu

Les propriétés du béton cellulaire lui confèrent un excellent comportement au feu : il est incombustible, 100 % ininflammable et offre une excellente résistance au feu. De ce fait, il ne dégage ni gaz, ni fumée toxique. Et en cas d’incendie, sa capacité coupe-feu dure six heures.